J’ai travaillé pour le théâtre de l’Athénée au sein de L’Atelier Malte Martin dès 2006. Ce qui représente beaucoup de visuels, beaucoup d’affiches mais toujours du noir, du blanc et 3 points roses. Depuis 2008 nous avons adopté un principe simple.
Pour la musique ce sera les points.
Pour le théâtre, les lignes!
Cette contrainte intégrée, il nous a fallu décliner ! On m’a souvent demandé comment je travaillais avec Malte Martin. Mais c’est pas toi qui fait les visuels? Nous appelions cela des séances de ping-pong. Je faisais le premier PING, il réPONGdait. Calmant mes tendances à l’illustration du propos et en radicalisant mes choix. Nous avons souvent ri de l’injustice de l’exercice : lorsque je passais une heure et demie, à patiner, sans trouver le bon équilibre, il passait derrière et en trois clics donnait de la force et de la tenue au tout. À l’inverse, il passait une matinée et 10 essais à tourner autour, et moi d’un coup d’œil « mais il faut mettre ça là, et ça là ! » À deux, on voit mieux.
On me demande très souvent comment je travaillais chez Malte. Et donc comment je me situe.
Je vais essayer, par la présentation d’un exemple, de répondre.
J’étais en contact direct avec 3 acteurs : Malte, le client et l’imprimeur. Je tissais tout les liens importants qui sont nécessaires à un résultat exigeant.
En 2007 et 2008 chaque affiche de spectacle faisait l’objet d’une création singulière. Nous décidions ensemble d’une piste, commençaient alors mes premières recherches, mes premières pierres posées. Pour ce cas là, j’ai fait une proposition d’utiliser les contre-formes des lettres pour évoquer le voleur le plus célèbre. Les premières propositions étaient très énigmatiques : les lettres absentes n’apparaissaient plus. Mises au point entre Malte et moi. Je reprenais les maquettes selon ce que nous nous étions dit. Nous réduisons le choix. Premiers échanges avec les équipes du théâtre qui ressentaient le besoin de lire plus. Nous réintégrons donc le A, le E volés… Un désir de faire « briller » un peu plus, d’apporter un aspect plus illustratif. Vient alors cette recherche autour des éclats, comme un diamant brille à la lumière d’un lampadaire.
Un tel travail demande du temps, de l’écoute l’un de l’autre (Malte et moi), des compétences de déclinaisons et une force de proposition. La capacité à mettre en œuvre une idée, et d’aider à prendre la bonne (du moins la meilleure) solution graphique, dans les faisceaux de contraintes dans lesquels nous naviguions. Compétences que j’ai, il me semble, apporté et su développé pendant ces années au sein de cet atelier.
Je garde un très bon souvenir des semaines de travail pour la création de cette ensemble de communication pour le Comité Henry Goüin.
Carole Paris et Anne-Sophie Autran, (communication et mécénat pour la Fondation Royaumont) avait besoin d’une identité visuelle à la hauteur de ce Comité de chefs d’entreprise dynamique.
La force de ces documents c’est que nous les avons construits ensemble : entrepreneurs et graphiste.
Nous avons constitué un groupe de travail et nous avons avancé en attelage, pas à pas : j’écoutais les besoins et la forme graphique est arrivée d’elle-même. Elle est devenue la réponse, la bonne réponse, la seule réponse possible. Elle n’a pas eu besoin d’être « adoptée » : nous l’avions élaborée ensemble.
« L’identité visuelle de notre mariage, c’est presque plus important que ma robe tu vois ? »
À ce moment là, je ne voyais pas du tout mais je savais que je voulais faire simple, une image simple, un papier simple… Le doux piège de la simplicité qui doit être riche. J’ai trouvé ce cœur en contreforme, en faisant des découpages dans les feuilles d’un olivier déplumé ! On réunit deux parties pour en créer une troisième… en creux. Belle image pour un mariage. Un beau papier, chaleureux, trouver les bonnes proportions : le faire-part était là ! Merci à Anne-Sophie et Adrien pour leur confiance.